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Faut-il remonter les données de débit ou de volume d’un compteur ?

Technique

30 août 2024

Les compteurs communicants offrent souvent la possibilité de remonter un grand nombre de valeurs différentes. Par exemple, un compteur électrique peut présenter plusieurs dizaines de registres (tension(s) (composées), intensité(s), énergie, puissances (active, apparente, réactive), harmoniques (différents rangs ou le taux de distorsion), facteur de puissance, etc.). 

Un débitmètre (appareil destiné à mesurer le débit d’un fluide liquide ou gazeux qui s’écoule) sur un fluide peut également offrir de nombreuses mesures : vitesse, débit, index de volume, etc. 

Données de débit ou de volume ? 

Un utilisateur qui installe un débitmètre sur son installation sera confronté au choix des données à remonter. Les données de débit, de volume et de vitesse étant reliées entre-elles peuvent être plus ou moins facilement déduites les unes des autres. L’utilisateur peut donc penser qu’il peut remonter indifféremment l’une ou l’autre de ces valeurs périodiquement (toutes les dix minutes par exemple). Le choix de la valeur remontée sera alors probablement effectué en fonction de l’exploitation de cette valeur par l’utilisateur dans l’interface et dans le cas d’un débitmètre, le débit sera certainement retenu. 

Il s’agit en fait d’une mauvaise idée : 

  • Rien ne permet de dire que le débit était proche l’instant d’avant ou l’instant d’après, donc considérer que cette valeur est représentative de la moyenne des dix minutes précédentes est pour le moins audacieux, (par exemple, votre tirage d’eau est très irrégulier durant une journée selon vos besoins et des données de débit instantané mesuré toutes les dix minutes ne seront donc probablement pas un reflet fidèle de votre consommation), 
  • En cas de trou de données, quelle que soit la cause, il sera impossible d’avoir une valeur de la consommation qui n’a pas été mesurée. 

C’est pourquoi nous conseillons vivement de relever un index de volume et non le débit : 

  • La différence des index entre le début et la fin de la période permet de connaître la consommation exacte sur la période et au besoin de calculer le débit moyen* correspondant très facilement.  
  • En cas de trou de données, si le compteur n’a pas arrêté la mesure (par exemple une perte de connectivité du compteur qui sature son éventuelle mémoire tampon), le volume total consommé pendant la période sans relevé sera précisément connu. Il est même possible d’envisager de répartir cette consommation totale selon les habitudes de consommations constatées au niveau de ce compteur. 

Pour compléter, lire un volume qui serait remis à zéro selon la période de relevé, au lieu d’un index qui ne fait que monter, est plus précis que lire un débit instantané (ça correspond qualitativement à un débit moyen), mais ça n’apporte rien en cas de trou de données. Le même problème se pose avec des compteurs à impulsion. C’est pourquoi l’index de volume est véritablement la meilleure donnée à remonter. 

Enfin, il est toujours possible de faire des conversions entre volume et débit au besoin, quand la fréquence de relevé est connue et régulière. 

Pour conclure, les mêmes remarques s’appliquent pour une mesure de consommation énergétique par exemple, entre le décompte de la puissance (analogue au débit) et de l’énergie (analogue au volume). Dans le cadre d’un compteur électrique ou d’un calorimètre, par exemple, on préfèrera donc sélectionner un index d’énergie. 

Si la différence entre la puissance et l’énergie n’est pas claire pour vous, nous vous invitons à commencer par la lecture de cet article (il s’agit de l’un de nos tout premiers articles sur ce blog). 

Ce qu’il faut retenir : les valeurs monitorées et enregistrées d’un compteur ou d’un capteur doivent être soigneusement choisies, en pensant à la représentativité de la donnée collectée, et également aux périodes éventuelles de défaillances. Des index de consommations sont une meilleure donnée que des grandeurs instantanées ou des données de consommation simples (par exemple des données impulsionnelles). 

*Pour aller plus loin, le débit moyen se calcule de la manière suivante : 

Variation de l’index / Durée d’écoulement. 

Par exemple, un Index a augmenté de 100L en 5 heures. Le calcul est le suivant : 100/5 soit 20L/h.